Aujourd’hui, un message particulièrement destiné aux personnes qui suivent des ateliers d’impro… Dédié à Sabine, Annette, Sandrine, Fabien, Mélanie, Laure et tous les autres… Je ne sais pas si j’en ai déjà parlé… Peut-être que ce sera une redite… Mais dans tous les cas, c’est de saison…  Car vient un moment où cela arrive. Sauf aux plus malchanceux qui décéderont avant. (Ceux qui arrêtent ne comptent pas. )

Le TERRIBLE changement d’équipe, le changement de groupe, le changement de formateur…

Un truc qui fait peur à plus d’un-e…

ça se comprend…

Car, en atelier, on partage des moments forts, on se dévoile, on se montre sous tous ses jours. Pas tout le temps, parfois, par bribes, on se découvre mutuellement. En jouant ses masques, on apprend à les laisser tomber.  ça sent la Nature… Et c’est vécu comme une prise de risque.

Alors forcément, les gens avec lesquels on fait ça, prennent une teinte particulière. Amitié, camaraderie, bienveillance, un peu tout ça à la fois.  Et quand on a trouvé des personnes qui composent le bon climat pour qu’on se sente de le faire, difficile d’envisager le changement.

On imagine qu’on ne retrouvera jamais rien de pareil. Que les autres équipes sont forcément moins bien. Et puis que ces équipes se connaissent déjà…alors s’intégrer…pfff…

C’est en partie vrai…

C’est un peu comme un lierre qui pousse sur un tuteur. Il prend la forme du tuteur. Et quand on change le tuteur, l’adaptation n’est pas une chose facile.

Mais c’est sans compter sur le jardinier…

Ouaip, normalement, dans votre nouvelle troupe, il y aura un formateur ou une formatrice…

Et une personne qui se donne cette étiquette, doit, selon moi, savoir gérer un groupe. Ce qui inclus gérer leur intégration et la transformation du groupe suite à cette intégration.

En imagée, si le jardinier est bon, le lierre va déformer le nouveau tuteur.

Pas trop non plus. Juste ce qu’il faut.

Vous ne vous sentirez pas à la maison mais il vous paraîtra possible d’y élire domicile.

Ne vous attendez pas non plus à ne fournir aucun boulot. Et ouais… Mais, par contre, si votre objectif n’est pas seulement de vous amuser mais aussi de devenir un peu meilleurs en impro, attendez vous à être récompensé-e-s…

Parce que sous les appellations très génériques de « théâtre d’impro », d’ « impro » ou d’ « improvisation théâtrale. », et j’en passe, se cachent des conceptions très différentes…

Pour vous en convaincre, je peux vous proposer de consulter cette illustration, sur le site de Christophe Tournier. Chaque cadre représente une facette, significativement différente des autres, de l’impro.
Et je ne parle même pas des différences de conceptions entre les formateurs-trices… A titre perso, j’aime plutôt la rencontre, la coopération, la bienveillance, l’humour, les actions de groupe, les catégories « théâtrales », les personnages typés, la beauté visuelle… D’autres apprécieront, pêle-mêle  le défi personnel,  le dynamisme soutenu, le bon mot,  la compétition, l’expression de soi, l’interiorité, les catégories « performance »,…

Alors, si vous voulez explorer largement et découvrir des horizons qui peuvent vous plaire, le changement de groupe est une chose super. A condition de le faire avec le bon état d’esprit…

Le contre exemple parfait fut mon premier changement de troupe… Difficile. J’étais persuadé que la vision de l’impro que j’avais était « LA » bonne. Et du coup, non seulement je n’ai pas profité pleinement de ce que cette troupe pouvait m’apprendre mais, dans l’autre sens, ma position de supériorité rendait ce que je pouvais avoir à dire repoussant… Mon deuxième changement de troupe ne fut guère mieux…  Ouaip, il m’aura fallut 3 troupes pour comprendre un truc tout bête..

La nécessité d’arriver en position basse.
Arriver sans certitude de ce que « doit » être l’Impro ou pas.
Pour arriver avec les écoutilles ouvertes à fond et avoir la possibilité d’enrichir votre cocktail.
Alerte. Sans peur ni a priori.
Pour rencontrer des gens supers, il faut quitter des gens supers…
Changer sans pleurer sur ce qui n’est plus mais sourire de ce qui a été.
Sourire et dire oui à ce qui vient.

Pour finalement vivre son changement de groupe comme une belle nouvelle impro.

(Une petite photo prise à Grenoble peu après mon 1er changement de troupe 🙂 Quand j’y pense, c’est étonnant…)

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