Alors donc que faire quand on se sent tout le temps de sauver l’impro, le spectacle, voire sauver tout le monde entier de l’impro?

Considérer que l’autre, QUEL QUE SOIT SON NIVEAU, a sa place en jeu. Intégrer que sa formation, son expérience ne sont, ni meilleures, ni pires, juste différentes. Mettre en valeur ce qui est apporté. Il ne s’agit pas de tolérance mais d’acceptation. Et même d’enthousiasme.

Christophe Tournier parle d’ « Accompagner l’autre ».
Pour entraîner ça, il y a bien sûr l’exercice d’enthousiasme consistant, au cours d’une impro à 2, à recevoir avec une immense émotion positive chacune des propositions faites par l’autre.
Vous pouvez aussi relire l’article sur les règles du service, pour aller plus loin sur la différence entre l’aide et de le sauvetage et les raisons de préférer l’aide.

Il y a, par ailleurs les exercices de groupéité, qui redonnent à la personne un rôle important sans que celui-ci soit rattaché spécifiquement à elle :

-Les délégués : 2 personnes lancent tour à tour des arguments simples dans un débat qui ne l’est pas forcément. (Sujet délicat ou inepte…) A chaque fois, tout le reste du groupe se déplace, physiquement, derrière la personne qui vient de lancer un argument et vient la supporter par tous les moyens possibles.
Veiller à ce que le support ait le temps de se développer et de prendre sa place.
Veiller à ce que le groupe __supporte__ le risposteur et non pas descende l’autre en face.
Et faites passer chaque personne du groupe une fois au moins en riposteur.
On peut ensuite debriefer en faisant exprimer le sentiment de légitimité et de confiance en soi des riposteurs, créé par le groupe derrière.

-Réactions de groupe à 4 : 4 personnes sont assises ou proches physiquement. Une autre, extérieure, leur donne un lieu. Les 4 personnes doivent réagir toutes de manière identique à tout élément qui viendrait modifier le cours de l’histoire (paroles autorisées). Les autres peuvent venir sur scène ou faire des services. C’est aussi un gros exercice d’écoute. Qui permet de se décentrer de sa propre performance.

-Les photos-souvenir, où chacun fait un élément fixe d’un panorama.

-Conversation un mot à la fois : C’est un dialogue entre 2 personnages. Mais chaque personnage est joué par un groupe de quelques personnes. Les phrases des personnages sont construites par les personnes du groupe qui, sans concertation,  ajoutent, tour à tour (ordre défini) un mot à la phrase. Celle qui considère que la phrase est finie mettra sur son mot l’intonation qu’elle considère bonne ( ?- !-.-…). Avant de tenter la conversation, il est possible de commencer par le monologue….

Certains joueurs ne passent jamais par ce stade et c’est tant mieux ! Mais pas mal d’autres y restent un long moment, ce qui n’empêche pas de passer professionnel. Au contraire même… Je pense que ce défaut aurait tendance à pousser à la professionnalisation. Car mal auto-perçu, il peut être considéré comme un signe de professionnalisme…

Bon, et là, c’est pas de pot, si vous êtes effectivement dans un fonctionnement de gagneur, il y a fort à parier que vous considériez que ce message ne vous concerne pas actuellement, ni à aucun moment du passé… Mais après, c’est à vous de gérez la manière de recevoir tout ça 🙂 Je peux me tromper.

A titre perso, j’ai pas mal évolué sur ce comportement. Mais c’est vrai que dans des moments de fatigue, ça peut  me reprendre… C’est pas encore totalement automatisé…Comme je le dit de temps en temps à mes clients : « J’ai pas dit que c’était facile, j’ai dit que c’était important ! »

Biblio-sitographie:
Mon ami Wiki sur l’analyse transactionnelle
Un blog d’analyse transactionnelle
Tournier, Manuel d’improvisation théatrâle, Editions de l’eau vive, 2003
Cours de C.Baumann et M.Mätzler, de LesArts

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