bv000022Et oui, encore un debrief de spectacle. Bah, oui, il y a quelques temps j’allais en voir un par semaine donc, de temps en temps, j’en parle…Le spectacle dont il est question ici est la soirée finale du tournoi d’impro organisée en février par le Pool d’Impro du Poly de Lausanne. (Oui, la Ben&Ben Inc. ayant des intérêts même en dehors de la zone Euro, il m’arrive quelques fois par mois de me retrouver en Confédération Hélvétique.)

Ce spectacle portait bien le nom de match bien qu’il eut fait s’étouffer les apparatchik des fédérations officielles…

>2 équipes, un musico, un MC, des impros, le vote du public, un décompte de point. Voilà les points communs qu’on pouvait voir avec le match. (D’ailleurs, tiens question : A partir de quel moment peut-on dire d’un spectacle qu’il rentre dans ce que contient aujourd’hui la dénomination « match » ??? )

> Pas d’hymnes, pas d’échauffement public, pas de durée prédéterminée des impro, un arbitre remplacé par un Metteur en scène (Le MS ? OK, en Suisse, ça sonne mal…mais bon…) et un forte volonté (du MS ?) d’axer le spectacle vers un retour au théâtre et au jeu de comédien-nes.

La disparition de l’hymne et de l’échauffement me semble devenir une constante des dérivés de match. Et c’est la volonté du retour à l’art de base qui m’a paru le parti pris le point le plus original ici. Original et intéressant. Car ce n’est pas si souvent en spectacle amateur qu’un effort est fait pour ramener de la culture dramatique dans le match ou encore qu’il est donné l’occasion aux improvisateurs-trices de relever des défis qui permettent de montrer qu’ils peuvent aussi être des comédien-ne-s doué-e-s et cultivé-e-s.

Pour ce faire, le MS a utilisé des catégories qui n’étaient pas particulièrement nouvelles mais, par contre, des supports connus.

Explication :

-La catégorie « Bibliothèque » (où une personne improvise son texte face à une autre qui lit les répliques d’un personnage dans un dialogue pré-écrit) avait pour support une scène de L’Avare de Molière. Et la personne qui se devait de lire les répliques pré-écrites, les avait avec une impro d’avance et devait, en connaissance du texte imaginer un décor et un début de mise en scène. Le tout expliqué au partenaire, qui devait accepter, au début de l’impro Bibliothèque.

-Dans la catégorie « personnage imposés », les impositions avaient comme support des personnages, non pas des descriptions en 2 mots donnée à la volée mais des textes (dont, honte, honte, j’ai oublié l’auteur…) d’une dizaine de lignes donnant un fragment de l’histoire du perso à jouer.

-Le doublage de film avait pour support la scène d’ouverture de Réservoir Dog de Tarantino, vidéoprojetée.

-Les sitcom joués étaient des épisodes de séries existantes (Dr.House, Nip/Tuck, Heroes…)

-Etc…

Inscrire des catégories dans un cadre fameux m’a paru un défi intéressant car, pour le coup, de nombreuses personnes du public connaissaient ce cadre aussi… Et avaient alors la possibilité de juger des capacités des comédien-nes à vraiment endosser un rôle. Cela a aussi permis de montrer cette connection impro-théatre qui a tendance à s’effilocher en match expérimental (Au profit de la mise en avant d’une maîtrise des capacités d’impro.)

Alors, cela s’est fait au détriment des rôles techniques d’auteur-e et metteur-e en scènes que doit aussi avoir l’improvisateur-trice. C’était un peu couru d’avance ça. Et cela a été renforcé par le fait que, n’ayant ni temps indicatif initial, ni consignes à ce sujet, il-les ne pouvaient pas vraiment concevoir un déroulement Début-Milieu-Fin. Et, en réaction, c’est le MS qui assumait tout cela par des interventions fréquentes et des claps finaux quand bon lui semblait.

On a assisté à un spectacle où les gens se donnaient du mal pour incarner au plus juste, avec de belles performances en ce domaine, mais qui, du coup, sans sentiment d’urgence, se reposaient sur un metteur en scène extérieur pour faire avancer l’histoire, avec les retard de jeu que ça suppose.


Je n’ai pas vraiment d’idée ou de suggestion à faire pour améliorer cela… Le système entier se tient : Plus d’énergie dans le jeu de comédien donc moins pour la mise en scène donc une aide extérieur donc un sentiment de pouvoir se reposer dessus et donc l’esprit plus libre pour le jeu… Alors la solution tient-elle peut-être à l’entraînement à ce format plus qu’à autre chose…


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