Le match de samedi dernier, où je tenais le rôle d’arbitre m’a précisément conduit à m’interroger sur ce rôle. En effet, cela fait plusieurs mois que je n’avais pas arbitré un match et j’avais cependant envie de faire au mieux. Il a donc fallu se remémorer un moment ce qui fait un arbitre…

Il y a bien sûr le rôle perçu par le public.
L’arbitre, c’est lui qui donne les thèmes, compte les votes, relève les fautes. Et, bien que cela paraisse simple, ce sont, parfois, déjà des tâches difficiles. N’importe quel thème ne va pas avec n’importe quelle catégorie et, pour un match, il faut savoir jongler entre thèmes ouverts et thèmes cadrés.
Quant aux fautes, les entorses aux règles semblent clairement définies mais tout n’est pas tout noir, ni tout blanc. Une faute est le dépassement d’un point sur une ligne continue d’intensité de comportements. Et chacun met son point de dépassement là où il le sent. C’est un peu comme déterminer la température à partir de laquelle l’eau est chaude. Tout dépend de qui prend la mesure, de l’usage qu’on veut en faire, du moyen utiliser pour chauffer, de la température de départ…L’arbitre détermine ce qui est noir de ce qui est blanc dans un monde tout en nuances de gris.  (Est-ce pour ça que son maillot est rayé ??? 🙂 De cette subjectivité naît une part d’injustice inévitable qui vaut à l’arbitre des huées…inévitées !

Si on en revient au concept de base du match, l’arbitre est, en toute simplicité…le maître absolu du jeu!!!
Il fait donc figure d’autorité. Et l’autorité a un pendant : Le respect.

Respect des règles. L’arbitre se veut juste car ses choix peuvent faire basculer le cours du match. Avec toute la difficultés que cela suppose comme on l’a vu plus haut.

Mais aussi respect des comédien-nes. Même s’il ne leur adresse la parole qu’à travers leur capitaine, il part du principe qu’il-les sont compétent-e-s.

Et respect du public. Même s’il ne leur adresse la parole qu’à travers le Maître de cérémonie, les spectateurs-trices sont les destinataires du spectacle. Les clients-rois sur lesquels on accorde le match et son rythme.

Quel que soit son personnage, l’habit suffit à instaurer une dose d’autorité de départ mais celle-ci ne durera pas longtemps si l’arbitre outrepasse ces limites que sont le souci d’agir juste et dans le respect des protagonistes.
Enfin, l’arbitre doit être suffisamment  humble pour laisser les autres comédien-nes briller lorsqu’il-les le font mais aussi suffisamment assuré pour tenir un peu plus les rênes et cadrer lorsque cela est nécessaire. L’arbitre fait ce qu’est le spectacle mais n’en est pas la star.

Ustensile domestique du supporter...

Plus philosophiquement, il y a aussi le rôle  » d’éponge énergétique « . Le personnage de l’arbitre est un genre d’homme de paille pour le public. C’est lui qui ramasse les rancoeurs et mauvaises pensées que le public pourrait envoyer aux joueurs et joueuses qui le décevraient. Ceci est parfois retranscrit par le fait que ce soit lui (Enfin, plutôt ses larbins, assistants.)  qui soit chargé de ramasser des chaussettes et pantoufles lancées sur scène par le public mécontenté pendant l’impro. Ce rôle permet aux comédien-nes de se dédouaner. Une fois punis, ils n’ont plus rien à se reprocher vis-à-vis du public. Et inversement, le public s’est défoulé. Tout s’est payé, on peut passer à la suite.

Pour terminer, j’aimerai faire un point sur la différence entre l’arbitre et le personnage de l’arbitre. L’arbitre est le comédien qui intervient sur scène et qui, pour se faire, endosse un certain personnage. Cela permet, entre autre, sans souci d’assumer le fait d’être hué et de ramasser les sales pensées venant de toute part. Car on quitte le personnage et tout ce qu’il a sur lui à la fin du spectacle. A la différence des joueurs-euses qui arrivent beaucoup plus  » nu-e-s « .
De l’importance du rôle précédent…
Biblio et bases théoriques :
Le site du match d’impro par Jean-Baptiste Chauvin.
Forum du TICS.

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